Quel impact la musicothérapie de groupe a-t-elle sur les personnes atteintes de tétraplégie ?
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- 9 juin 2018
- Jelena
Quel impact la musicothérapie de groupe a-t-elle sur les personnes atteintes de tétraplégie ?
Auteur du résumé : Jelena Obrenovic (Recherche suisse pour paraplégiques)
Article original : Tamplin J, Baker FA, Grocke D, Berlowitz DJ. Thematic Analysis of the Experience of Group Music Therapy for People with Chronic Quadriplegia. Topics in Spinal Cord Injury Rehabilitation. 2014;20(3):236-47. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4257149/
Les personnes atteintes de tétraplégie sont particulièrement exposées au risque d’isolation sociale et de dépression. Cette étude a montré que la musicothérapie de groupe peut présenter des avantages pour les personnes atteintes de tétraplégie, tant sur les plans psychologique et physiologique que sur le plan social.
Quel était l’objectif de l’étude ?
Chez les individus atteints de tétraplégie, le risque d’isolation et de dépression est plus élevé. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’expérience que constitue la participation à une musicothérapie de groupe chez les personnes atteintes de tétraplégie. Ce type de thérapie présente-t-il des avantages ? Permet-il de prévenir la dépression et l’isolation ?
Comment les chercheurs ont-ils procédé ?
Les chercheurs ont scindé les 24 participants (tétraplégie de niveau C4-C8) en deux groupes. Un groupe a bénéficié d’une musicothérapie active pendant 12 semaines. Le traitement comprenait du chant en groupe à l’aide de techniques de musicothérapie neurologique (Neurologic Music Therapy), des exercices respiratoires et vocaux, le chant de morceaux familiers ainsi que des improvisations vocales. L’autre groupe de participants a bénéficié d’une musicothérapie réceptive qui s’est concentrée sur l'appréciation musicale en groupe, la discussion et le partage autour de morceaux de musique, des jeux musicaux ainsi que la relaxation musicale. Toutes les séances thérapeutiques ont duré 1 heure.
Afin de pouvoir évaluer les données relatives aux effets des musicothérapies, les participants ont reçu des questionnaires avant et après la musicothérapie. Les chercheurs ont également conduit des entretiens semi-directifs individuels avec 20 des participants (5 femmes et 15 hommes) après le traitement. L’objectif était de recueillir des informations générales sur l’expérience de la musicothérapie de groupe. Les entretiens comportaient des questions sur ce que les participants avaient ou n’avaient pas apprécié, sur un éventuel changement de leur appréciation ou utilisation de la musique lié à l’intervention, ainsi que sur le sentiment d’appartenance à un groupe. Les chercheurs ont ensuite transcrit et analysé les interviews de façon thématique.
Qu’ont découvert les chercheurs ?
Les résultats indiquent que la musicothérapie de groupe a présenté des avantages psychologiques, physiques et sociaux significatifs pour tous les participants. Les séances de thérapie ont offert aux individus une opportunité de réintégrer une communauté ainsi que de développer leur confiance en eux et leurs compétences sociales.
Les participants ont déclaré avoir acquis un sentiment de joie et d’accomplissement ainsi que des réseaux amicaux et sociaux plus solides. Ils ont également rapporté une satisfaction croissante quant à leur bien-être et leur sentiment de sécurité au sein d’une communauté.
Que signifient ces résultats ?
Les chercheurs en sont arrivés à la conclusion que la participation sociale musicale, qu’il s’agisse du chant actif ou de l’écoute musicale intentionnelle, est accessible, agréable, bénéfique et motivante pour les personnes atteintes de tétraplégie. Les résultats de cette étude sont particulièrement importants quant à de potentiels efforts visant à renforcer l’implication communautaire et à prévenir les répercussions négatives sur la santé qui sont associées à la dépression et à l’isolation.
Qui a mené et financé l’étude ?
L’étude a été conduite dans un grand hôpital public de Melbourne, en Australie. Tous les auteurs ont travaillé à l’université de Melbourne, et deux d’entre eux ont également travaillé à l’Institute for Breathing and Sleep de Austin Health à Melbourne. L’étude a été financée par une subvention de la Victorian Neurotrauma Initiative de Geelong, dans l’État de Victoria, en Australie.
[traduction de la publication originale en anglais]